L'architecture se raconte
IL ETAIT UNE FOIS,
un personnage, un projet, un fantasme, un désir qui germe dans son esprit. Cette personne s’imagine des lieux, des usages, des volumes, des couleurs et des matières peut-être, des espaces. Parfois même l’histoire qu’il veut vivre part d’un détail qui lui tient à coeur. Ce récit est chargé de sens. Il est emprunt d’habitudes, de besoins, de modes de vie, d’imaginaire.
AU COMMENCEMENT,
cette histoire est comme un rêve, une image aux contours flous. Cette vision est un peu à l’image de ce que nous nous représentons lorsque nous lisons. Vous et moi lisons les mêmes mots et pourtant, nous ne voyons pas les mêmes choses. Nous imaginons des lieux, des atmosphères ou des personnages différents.
PUIS ARRIVE
le moment de partager cette histoire. D’autres personnages entrent dans l’aventure. D’abord l’entourage, les proches à qui l’on commence à transmettre son idée. Il est temps de raconter, de mettre des mots sur des notions abstraites. Par l’échange, les contours de la pensée se précisent, les contradictions apparaissent, l’essentiel surgit. Certains se font l’avocat du diable. D’autres sont source d’enthousiasme et de suggestions.
SUR CETTE ROUTE,
l’architecte doit être un compagnon, un soutient. Son rôle est d’abord d’écouter cette histoire, de tenter de la comprendre pour la transcrire en dessins, en images. Le dialogue permet à ce moment du récit, de ne pas dévier de l’histoire, de retrouver les couleurs, le fantasme originel. La discussion permet de préciser les envies, de clarifier les contours de l’image. La formalisation architecturale n’est que la transcription du récit.
A CE MOMENT,
vous et l’architecte voyez la même chose. L’architecture propose une version coécrite de votre désir. L’architecte a ensuite pour mission de transmettre cette histoire à tous les acteurs de la construction sous sa forme la plus proche de la flamme du départ.
LA ENCORE,
raconter le projet, est essentiel pour partager l’enthousiasme avec les artisans, ceux qui vont construire le rêve. Tout au long du chantier, il est nécessaire d’expliquer les choix, les détails, pour ne pas perdre de vue le thème du roman. Il faut éviter l’anecdotique.
CETTE ODYSSEE
aura été partagée, expliquée, racontée, écrite, construite pour donner naissance à une réalisation commune.
MAIS
L’histoire ne fait que commencer…